• Tarification à l'activité

     

    Voilà à quoi ont menés la réforme "plan hôpital 2007",

    et la "surdité" de nos élites ! 

     

     

     

    et

     

    Hôpital : des mots glaçants décryptés par un neurochirurgien du CHU de Tours

     

     

    "Ce consultant parle de « transformer l’hôpital de stock en hôpital de flux ».

    Qu’avez-vous alors compris de cette phrase ?

     

    « Durant quelques secondes, j’ai cru qu’il parlait d’objets…

    Puis j’ai compris qu’il parlait des gens, des malades. »

     

    Que voulait-il dire ?

     

    « Son propos sous-entendait une notion de vitesse, d’efficacité rapide,

    ce qui n’est pas dans la culture du corps soignant.

    Nous sommes habitués à l’échange, la décision réfléchie.

    Derrière son expression, j’ai senti que l’hôpital était en train de prendre une couleur industrielle. »

     

    Un autre terme que l’on entend beaucoup, y compris au CHU de Tours,

    est celui de « redimensionnement capacitaire ».

    Pour ne pas dire « fermeture de lits » ?

     

    « Le “ redimensionnement capacitaire ”, c’est la diminution du nombre de lits.

    Cela veut dire que l’on va devoir faire attendre ceux qui ont besoin d’être hospitalisés

    et de bénéficier de nos compétences.

    Pour le corps soignant, cela signifie faire un tri ;

    pour nous, c’est très difficile car, par essence,

    nous cherchons à porter nos soins à tous, sans attendre. »

     

    Un mot revient souvent dans cette novlangue : « efficience ».

    Il sous-tend une notion de rentabilité.

    Est-ce compatible avec les missions de l’hôpital public ?

     

    « Je ne peux pas répondre, je ne suis ni économiste,

    ni spécialiste des finances publiques :

    mais si ces derniers sont prêts à nous faire participer à la réflexion,

    nous serons là pour donner notre point de vue de médecins. »

     

    Vous faites état d’un fossé entre le corps soignant et les gestionnaires.

    Le dialogue peut-il être renoué ?

     

    « Les médecins ont une part de responsabilité, on prescrit trop de soins,

    on ne regarde pas à la dépense ;

    les gestionnaires ont leurs contraintes…

    Pour qu’un dialogue se renoue,

    il faudrait que les choses soient dites, sincèrement, au public, et entre nous. »

     

    Concrètement, vers quoi va l’hôpital ?

     

    « Aujourd’hui, dans tous les hôpitaux de France, des malades,

    bien qu’ayant de petits revenus, sont opérés par les meilleurs praticiens du pays.

    Si la santé épouse le néolibéralisme, un malade qui n’aura pas les moyens de payer une bonne mutuelle,

    n’aura plus accès aux meilleurs praticiens du pays.

    Ces derniers soigneront dans des cliniques, et, tout aussi grave,

    ne formeront plus les jeunes praticiens dans les CHU. »

     

    Pensez-vous qu’un sursaut soit possible ?

     

    « Si le néolibéralisme réussit à convaincre que “ c’est une bonne chose

    et qu’il n’y a pas d’autres solutions ”, c’est foutu.

    Nous, médecins, ne pouvons pas nous y opposer seuls.

    Si l’opinion publique se mobilise, dit non, le fait savoir,

    par des pétitions ou autres, alors, peut-être… »

     

    J'ai travaillé à l'hôpital jusqu'en 2005 (cancer),

    et ai repris durant quelques mois de 2007 à 2008,

    à cette époque, nous avions eu une formation durant laquelle 

    un ancien médecin nous racontait 

    qu'une personne ayant la maladie de Parkinson devant

    se faire opérer pour pose de prothèse,

    ne trouvait pas de place, car la rééducation serait trop longue

    et coûterait trop cher à l'Etablissement où elle serait hospitalisée...

    Douze ans plus tard, la crise est importante !!! 

     

    « Pas de thé !30 ans à la Saint Valentin »

  • Commentaires

    1
    delia
    Mardi 11 Février 2020 à 09:16

    Ouais ! c'est simple pourtant, ils veulent tout rafler, la santé fait partie de la prochaine réforme structurelle gouvernementale. Si les populations et les professionnels concernés ne se mobilisent pas plus que pour les retraites, c'est mort. 

    Mais si c'est le type de société que veulent les gens pour leurs enfants et pour eux même, que pouvons nous faire pauvres opposants minoritaires, dans la rue depuis plus de deux mois maintenant ? La réponse est dans la question.

      • Mercredi 12 Février 2020 à 15:57

         

        Entre ceux qui ne se rendent pas compte de ce qui se passe,

        les autres qui te disent qu'ailleurs, c'est pire,

        on est effectivement mal barrés !!!

    2
    Julie
    Mercredi 12 Février 2020 à 12:42

    Et oui, même dans le pays des droits de l'homme, tout n'est pas rose, car, faut bien des gens pour financer notre système de santé, bien mis à mal ces dernières années...Bon, il est vrai qu'il ne faut pas comparer notre système santé avec celui des pays pauvres, mais, si on nous tire toujours plus vers le bas au lieu de regarder vers le haut, on est fichu, nous qui avions, il y a encore peu le meilleur système de santé au monde...Nous régressons, nous régressons...

    "redimensionnement capacitaire"...Employer de si grands mots pour nous dire "suppression de lits", cause toujours Charles. On guérit de plus en plus de maladies, mais, d'un autre côté, on ne veut plus de toi dans les hôpitaux, on te vire de la salle d'op à peine opéré, ta perfusion sous le bras".

    Bises

      • Mercredi 12 Février 2020 à 15:59

         

        Et oui, à force de comparer avec "le pire",

        on fonce droit dans le mur.

        Vouloir de la rentabilité avec la santé, les pompiers...

        c'est tellement idiot !!!

        Et là, nous avons un gouvernement qui se fiche totalement

        des grévistes, alors....

        Bises drômoises 

    3
    Jeudi 13 Février 2020 à 09:54

    Et on nous rabâche que la France a le meilleur système de santé au monde... faudra bientôt mettre cette phrase à l'imparfait... et au plus qu'imparfait ouch je ne me fais pas de souci pour moi, mais nos enfants, et petits enfants ?

    Gros bisous ma Fabidouce

      • Jeudi 13 Février 2020 à 19:18

         

        Oui tu as raison, c'est inquiétant pour eux !

        Bonne soirée ma douce Praline, gros bisous.

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