-
Gapère
Devoir du Goût N°51
SUJET
Comme disait une chanson de la première moitié du XXème siècle à propos des baisers :
Méfiez-vous des pêcheurs mesdemoiselles car il y a pêcheur et pécheur…
Je suis sûr que vous avez beaucoup de souvenirs des uns.
Ou des autres…
Je pense que nous aurons tous quelque chose à dire et à lire lundi…La pêche me fait penser à mon grand père paternel,
avec lequel nous pêchions des bigorneaux, le dimanche, à Pourville.
Comme le premier dimanche d'octobre c'est la
je vais profiter du devoir du Goût pour vous parler de lui.
Nous l'appelions Gapère.
Je l'aimais beaucoup.
Il venait nous voir en cachette de ma grand-mère
lorsque nous habitions à Bernay chez Tante Hibou.
Mon père faisait son service militaire à Madagascar,
nous étions déjà 2 filles, et ma mère en attendait une troisième.
Ma grand-mère n'avait pas accepté le mariage de mes parents,
et nous rejetait, je pense que c'est lui qui a dû finir par la raisonner !
Nous allions en vacances
chez mes grands parents paternels, à Rouen,
au mois de juillet.
Je me souviens de ses réflexions :
- Tu ne t'en souviendras pas le jour où tu te marieras
- Compte là dessus et bois de l'eau
- Il vaut mieux vous avoir en photo que de vous nourrir.
Il a été prisonnier durant toute la deuxième guerre,
et un jour où ma grand mère avait acheté un pistolet (jouet)
à mon frère, j'ai vu Gapère très en colère,
il a pris l'arme et l'a jetée à la poubelle.
Deux années de suite, il nous a payé à ma mère et nous
(les quatre enfants)
des vacances en Andorre
Là il avait payé des cours de natation
aux deux aînées (une de mes sœurs et moi),
le maître nageur nous a donné 2 leçons,
puis est parti avec l'argent, nous ne l'avons jamais revu...
Bon, avec une leçon, je savais nager, cela avait aidé
à faire passer la pilule !
J'avais 11 ans et demi lorsqu'il est décédé,
et j'ai beaucoup pleuré !
Je ne sais pas s'il a péché, mais lorsque nous pêchions les bigorneaux
c'était un beau partage !
C'était une belle personne !
-
Commentaires
Il a un air terriblement sérieux, ton grand-père.
Un papy qui n'aime pas les flingues et vous emmène apprendre à nager en Andorre est précieux.
Je comprends bien que vous pouviez compter sur lui.
Un type bien...-
Lundi 5 Octobre 2020 à 16:08
-
"Gapère" c'est joli et original. Bel hommage rendu, on voit sur son visage que c'est une belle personne au regard franc.
Ses expressions ont traversé les décennies, je les emploie parfois
Gros bisous ma Fabidouce et merci pour les jolies photos, quelle belle famille !
-
Lundi 5 Octobre 2020 à 16:12
-
Oui ! un bel hommage vraiment à cet homme généreux dont l'amour vous était si précieux ! Une grand-mère rétive envers ses petits-enfants, c'est plus rare... mais puisque Gapère a su la convaincre, 'est une belle victoire !
-
Lundi 5 Octobre 2020 à 16:16
-
6NadineLundi 5 Octobre 2020 à 14:19Et oui il était très gentil ton Gapère que j’appelais Tonton Roger. Il était doux et je ne l’ai jamais vu en colère.
Sa sœur, ma grand-mère, lui en voulait quand elle lui demandait si c’était bon et qu’il répondait invariablement : « C’est pas mauvais »
Ça la mettait en boule mais toujours gentiment. Ils étaient aussi aimables l’un que l’autre.
Merci Fabienne pour ce bel hommage à ton Gapère et à mon Tonton Roger.
Gros bisous-
Lundi 5 Octobre 2020 à 16:17
-
7julieLundi 5 Octobre 2020 à 15:47Tu as eu de la chance de pouvoir aller en vacances et d'avoir un gentil grand-père, et quelles belles vacances au bord de la mer...Finalement, ça s'équilibre les bons et les mauvais souvenirs...Je n'ai aucun souvenir de mes grands-pères...morts quand j'étais petiote..Tu as appris à nager en seulement 2 leçons ? Chapeau...Mes rares leçons de natation à l'école font que j'ai peur de l'eau...
T'es où sur la photo du bas ? Attends, je vais voir si je peux te reconnaitre. J'hésite entre la petite fille sur les genoux ou la petite fille debout en robe noire...La photo précédente, pas de problème, on te reconnait..Tu as un chapeau..
Bises..
ps : au fait, je croyais avoir perdu mon blog principal...Finalement, je sais pourquoi je ne le voyais plus. J'avais un blog dormant avec 1 seul article, lié à la même adresse..Sont gentils Overblog, m'ont écrit pour me le signaler...Mais, quand même bizarre qu'il se soit affiché en premier.
-
Lundi 5 Octobre 2020 à 16:28
Je ne suis pas certaine qu'on puisse dire qu'il y ait eu
équilibre entre les mauvais et bons moments.
La maltraitance étant quotidienne,
et les moments passés avec mes grands parents
correspondaient à quelques jours de vacances par an.
Par contre, cela nous donnait de l'oxygénation,
et nous a permis d'avoir des valeurs que nous ne trouvions pas chez nous.
Lorsqu'il est mort je n'avais que 11ans 1/2,
les maltraitances ont duré jusqu'à mes 20 ans...
Je suis la plus grande sur la photo, assise avec la robe chasuble et le pull blanc.
Bises drômoises
-
8eemiliacelinaLundi 5 Octobre 2020 à 18:349YvanneMardi 6 Octobre 2020 à 09:58Je comprends à te lire que ton grand-père a beaucoup compté pour toi. On n'oublie jamais les personnes qui ont beaucoup fait par amour pour soi.
La Bourlingueuse vient de publier quelques détails au sujet de mon amie pour expliquer sa vie...
11EveJeudi 8 Octobre 2020 à 01:56tu avais un grand père qui s'est bien occupé de ses petits enfants
ça laisse des souvenirs heureux.
l'un de mes grands pères est mort dans mes 1ères années ,
l'autre avait été prisonnier et était renfermé , pas de paroles que le strict minimum.
ces expressions d'autrefois ,je les ai connues , et moi même
je les ai dites et inscrites sur un cahier avec les mots
de patois qui étaient parlés dans mon village
.Les jeunes d'aujourd'hui ne le emploient plus .
gros bisous
Ajouter un commentaire
ah c'est beau, cet hommage!
oui, une belle personne, on le comprend bien à ce que tu en dis...
Ma cousine le confirme