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Fuite
Devoir du Goût N° 97
SUJET
Cette toile de Nigel Van Wieck qu’on dirait tirée du cerveau de Hopper
me paraît traduire plus que de la peine.
D’après vous ?
Que nous dit cette toile ?
On le saura lundi j’espère…J'étais tranquille, en train de me faire bronzer sur le balcon,
Et puis, je l'ai vu arriver,
tout de suite j'ai su qu'il fallait que je lui échappe.
J'ai récupéré une robe,
ai sauté du bacon,
ai mis ma robe sur mon maillot de bain,
pendant qu'il montait l'escalier.
Puis j'ai enfourché mon vélo,
pour partir loin, ruminer ma colère.
En route, j'ai croisé un mec qui voulait me draguer,
il a reçu une volée d'insultes,
toutes celles que je n'avais pas dites,
et ne pourrai jamais dire à mon père !
Et me voilà, vidée de toute mon énergie !
Il n'y a pas de métro en Vendée,
mais j'imagine que cette jeune fille a du vivre
quelque chose de traumatisant pour avoir l'air
d'être aussi dévastée.
J'ajoute qu'en ce qui me concerne,
le soir j'ai été privée de repas,
pour avoir "osé" m'enfuir !
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Commentaires
Chère Fabie
à la première phrase, je savais ce qui allait suivre.
J'ai eu mal, puisque cette scène .. gravée à jamais ..
Il y a des plaies qui ne cicatrisent pas
Quand j'étais ado, avec mes amies on se disait :
"Un bisou sur ta joue, des larmes sur la mienne"
je crois que peu de choses sont pires que celle-là...
des bises et toute ma sympathie, chère Fabie
4alainxLundi 20 Septembre 2021 à 09:35C'est vrai qu'il est terrible de penser que cela puisse être vrai… et cependant… avec ma sympathie est plus que cela.Bonjour,
je suis scotchée et je n'imagine même pas le traumatisme, je pense qu'il n'y a pas ou peu de mots,
toute ma sympathie.
8deliaLundi 20 Septembre 2021 à 11:30Les adultes sont cruels et comme ce sont eux qui commandent et décident, le châtiment suit le supplice. Etre punie pour n'avoir pas eu à subir l'inacceptable, quelle horreur ! je ne dirais pas ce que je pense d'un tel personnage ! Dur d'évoquer certaines situations. Bisous ma Fabie.
C'est vrai que tu nous avais déjà parlé de ces horreurs...Où sont les mères dans ce cas-là ? A chaque fois, je me pose la question "savaient-elles ou fermaient-elles les yeux ?"...Je remercie dieu d'avoir échappé à ça, malgré les prédateurs qui rodaient autour de nous)....C'est vrai que le tableau n'inspire pas la joie...Je t'embrasse...
Bon, j'ai pigé que ce n'est pas qu'un devoir de Lakevio du Goût.
Comment as-tu pu surmonter ce crime dévastateur ?
Et où était ta mère ?
Je ne sais pas si on peut guérir d'une blessure comme ça...
Bises Fabie.
Je sais que ça ne sert à rien mais c'est tout ce que je peux faire.Je savais... et ai compris dès les premières lignes...
Il n'y a pas de mots, les pires sont encore trop faibles, aussi je t'embrasse ma Fabidouce, très affectueusement. Je t'appelle un de ces soirs.
Bonjour à tous,
Je préfère vous faire une réponse groupée.
Vos messages de sympathie, m'ont mis la larme à l'œil,
et m'ont fait beaucoup de bien.
MERCI à TOUS.
Cette fois ci j'ai pu m'échapper, car je l'ai vu arriver...
Les autres fois, il arrivait par surprise, souvent la nuit,
d'autres fois à la sieste...
Cette fois ci ma mère était chez le coiffeur,
mais lorsque cela se passait la nuit elle était là.
Lorsqu'elle a su, cela faisait déjà plusieurs années que cela se passait,
pour mes sœurs et moi,
mais chacune d'entre nous pensait
être la seule concernée !
Ce que je "raconte" dans mon texte s'est passé alors que j'avais environ 19/20 ans,
j'étais déjà partie de chez mes parents, mais j'y étais en vacances.
Juliette ce n'est pas de dessert dont j'avais été privée,
c'est de repas !
Ma mère n'a pas réussi à nous protéger, elle en avait peur elle aussi.
Ce que nous lui reprochons maintenant, c'est de ne pas
avoir pris notre parti lorsqu'il est décédé (en 1996).
Elle nous a fait savoir qu'elle ne voulait plus entendre parler
de nos traumatismes, et que de toutes façons
il y avait des problèmes dans toutes les familles.
Elle l'a décrit à ses petits enfants
comme étant un homme avec beaucoup d'humour,
elle le porte toujours aux nues !
Voilà, ses voisins la plaignent,
car elle passe les fêtes de fin d'année seule !!!
On ne se remet jamais, on est marqué à vie.
On en parle peu, les gens sont démunis
face à de tels actes,
alors votre soutien me fait un bien fou.
MERCI ENCORE.
Chère Fabie
je me dis que j'ai eu beaucoup de chance : ma soeur et moi n'avons été que battues.
Je ne peux pas savoir ce qui est pire entre les deux, mais pour moi ce que tu as enduré est pire; moi, ya que mon enfance (plus exactement une partie de mon enfance) qui a été foutue, toi, c'est ton enfance ET ta féminité. J'ai du mal à trouver les mots
J'en ai voulu toute ma vie à ma mère, cela paraît tellement incompréhensible.
Pourquoi avait-elle su protéger notre petit frère des coups, et pas ses filles ?
Mais je me suis rendu compte bien plus tard (après le décès de ma mère) qu'en fait mon père avait une emprise sur elle comme il l'avait sur nous. Cela rejoint ce que tu dis de la peur qu'avait ta mère de son mari.
Et puis dans les années 60, quel choix avaient les femmes mère au foyer ?
quitter leur mari, supposons, mais pour aller où ?
Affronter le regard de tous, se faire traiter d'affabulatrice,
se retrouver seule, sans appui ?
Se retrouver accusée alors qu'on est victime ?
Je me suis rendu compte quand je suis devenue mère à mon tour
que ce n'est jamais tout blanc ou tout noir,
que la vie n'est pas toujours si facile.
J'ai fait la paix avec ma mère, mais longtemps après sa mort :-(
Quant à notre père, ma soeur et moi l'avons toujours aimé et admiré !
C'est le seul parent qui s'occupait de nous !
Ma soeur, qui a fait des fugues et été ramenée par les gendarmes, n'a jamais dénoncé ce qu'il se passait à la maison !
"il y a des problèmes dans toutes les familles"
qu'est-ce que j'ai pu entendre cette phrase ...
J'espère de tout mon coeur que comme moi, tu arriveras à faire la paix avec ta mère, que quelque chose se présentera à toi pour te permettre de le faire, comme ce fut mon cas
mais il est possible que, comme moi, tant qu'elle sera vivante et que tu auras affaire à "un mur" (qui est sans doute le reflet de sa culpabilité et de son impuissance, ses remords ?), tu n'y parviennes pas
Je te serre dans mes bras Fabie
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Jeudi 23 Septembre 2021 à 19:26
Ambre, nous avons été battus aussi...
Coups de poing dans le ventre, à couper le souffle,
coups de règle en fer, etc...
J'ai lu un jour un article disant que ce type
de personnage commençait par battre pour installer la peur !
De plus, comme j'étais rebelle, jamais je ne "cédais" à ses désirs,
et je me faisais taper, jusqu'à ce que je ne puisse plus faire autrement!
Après il n'y a pas de "concours", à savoir ce qui est pire ou non,
rien n'est acceptable,
et risquer que ses enfants "tournent mal"
pour avoir subi de tels actes, c'est criminel...
Je n'ai jamais admiré mon père,
j'aurais simplement voulu avoir un père aimant, raté !
Il y a bien longtemps que j'ai fait mon deuil,
bien avant son décès !
Quant à ma mère, je sais qu'elle est dans le déni,
mais comme en plus elle nous donne des leçons de vie,
cela ne passe pas !!!
Elle nous met toujours en position
"d'enfants", c'est elle l'adulte, et elle a raison...
Gros Bisous Ambre ♥
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J'ai relu ce que tu as écrit à la fin de ton commentaire
je pense que ta mère est dans le déni...
16EveMercredi 22 Septembre 2021 à 11:40Je me souviens de ton récit, j'ai lu tout ton blog. Oui quel horreur, quel salaud, Je t'embrasse très très fort, ça ne s'oublie jamais. En moins pire j'ai connu avec un oncle et fallait se taire, pas de scandale. RE gros bisous-
Jeudi 23 Septembre 2021 à 19:27
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Je me suis toujours dit que recevoir des coups de trique étaient plus acceptables qu'un viol ou des attouchements. Cela, on lui a pardonné à notre mère et je m'estime chanceuse d'avoir échappé à pire. C'était courant à cette époque...Parfois, je me suis demandé quelle aurait été la réaction de ma mère si on lui avait raconté les gestes baladeurs de certains voisins...Je crois, comme elle l'a fait une fois avec une de mes soeurs qu'elle aurait rejeté la faute sur nous..
N'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir..
Imagine Fabie quelle serait la réaction si toutes celles (et un peu de ceux) qui ont subi certaines choses ignobles se rassemblaient sur les places avec le nom de leur bourreau...M'est avis qu'il y en aurait des millions. Beaucoup d'hommes encore vivants trembleraient dans leur slip.
Merci Fabie de ta réponse
je n'ai pas réagi tout de suite après l'avoir lue car depuis j'ai les images que tu décris dans la tête
et je n'arrive toujours pas à comprendre qu'il y ait des "gens comme ça",
des pères comme ça (j'inclus le mien évidemment), des maris comme ça
ça dépasse mon entendement
En revanche concernant mes parents j'essaie de ne pas juger, de trouver à défaut d'excuses, des explications (je crois d'ailleurs que c'est pour ça que j'ai exploré l'histoire familiale)
Ce qu'écrit Julie à la fin de son commentaire fait froid dans le dos
car il faudrait plutôt dire "toutes celles qui ont subi et subissent encore"
Je vous embrasse
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Hé bé dis donc !
Ne me dis pas que ton père aurait osé te...
Je n'ose pas comprendre.
Non ! Ce n'est pas possible !
Dis moi que ce n'est qu'un devoir de Lakevio du Goût !